Screening room, le loup dans la bergerie

cinema
23 | 05 | 2016
Screening room, le loup dans la bergerie

Il avait mis l’industrie du disque à genou, c’est maintenant Hollywood qui est dans le collimateur.
Lui, c’est Sean Parker. L’un des fondateurs de Napster, le service peer to peer devenu la bête noire des majors du disque au début des années 2000. C’est au tour de l’industrie du cinéma de sentir le vent du boulet.

L’offensive a pour nom « screening room ». L’objet : proposer aux américains l’accès aux films le jour même de leur sortie en salle, et ce pendant 48h. Il faudra pour cela acheter pour la modique somme de 150 $ un boitier installé à domicile, puis payer 50 $ par film.
Immédiatement, la riposte s’organise, et il faut choisir son camp.

A ma droite : Steven Spielberg, Peter Jackson, J-J Abrams et Martin Scorcèse. Pour eux, le Screening Room va accroître le public des films en attirant des spectateurs qui de toute façon ne vont plus jamais au cinéma.
A ma gauche : Christopher Nolan, James Cameron, ou Roland Emmerich. Ces poids lourds du box-office se battent pour préserver ce qui reste à leurs yeux la raison d’être du cinéma : l’expérience de la salle obscure.

De ce côté de l’Atlantique, l’association internationale des exploitants de salles de cinéma en Europe s’organise pour s’opposer au projet. Les acteurs de la chaîne de production cinématographique, des studios aux écoles de cinéma semblent également vouloir conserver leur modèle économique. Certains observateurs s’étonnent d’ailleurs de celui du screening room. Le prix parait fort élevé lorsqu’on compare au prix moyen d’une séance de cinéma aux Etats Unis, en moyenne moins de 20 $.
L’objet caché pourrait être de capter les données des clients grâce au boitier installé à domicile, pour les exploiter ultérieurement.

Alors que le streaming gagne de plus en plus d’audience auprès du grand public, l’évènement a au moins le mérite d’obliger l’industrie du cinéma à réfléchir à son avenir, face à des technologies qui, irrémédiablement verront le jour.