Jean-Baptiste Fichet, des prestas Son tous azimuts

Jean-Baptiste Fichet, des prestas Son tous azimuts

Technicien Son chez On Off

Jean Baptiste, vous êtes un ancien étudiant de EMC SON. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots? 

Jean-Baptiste, 22 ans. Je suis sorti de l’EMC en 2019 après avoir suivi les formations Technicien Son Musiques Actuelles et Ingénieur du Son Musiques Actuelles. Depuis, je travaille comme salarié au sein du groupe Blive (On off, Silence, Melpomen…) chez On Off. Je me suis spécialisé dans le domaine des HF. 

Comment avez-vous fait le choix de travailler dans le son?

Pour moi, c’était un rêve de gosse. En 2012, j'ai commencé à faire du bénévolat pour la MJC Le Silo à Verneuil-sur-Avre, près de chez moi. En 3e, j’ai fait un premier stage avec une attirance pour de la lumière au début puis très rapidement je me suis intéressé au son. C’est en regardant les grands derrière la console que je me suis dit: «c’est ça que je veux faire !». Je me suis attaché à cette salle et j’ai pu lui donner du temps pour faire ce que j’aimais de plus en plus : le spectacle.

A l’EMC, les formations sont en alternance. Vous étiez en stage ou en contrat pro ? Qu’est-ce que cela vous a apporté?

J’ai fait l’EMC en contrat de professionnalisation. La MJC dans laquelle j’ai passé beaucoup de temps, était équipée par Silence!. J’ai donc pu rencontrer les bonnes personnes : j’ai d’abord eu un stage de 6 mois chez Silence qui s’est ensuite transformé en contrat pro.

IngenieurdusonmixliveJean-Baptiste, derrière la console, à l'EMC;

La pédagogie en alternance, c’est vraiment un plus à mon avis. Et même si on reste pendant la semaine dans le même cadre de travail, on peut toujours diversifier ses activités le week-end. Ça m’a permis de prendre le temps d’approfondir certains domaines de connaissances, comme la HF, par exemple. Cela aurait été plus compliqué, je pense, sans ce système d’alternance. L’entreprise où je travaillais (et où je travaille toujours !) dispose d’un parc matériel important et très diversifié. C’est autant d’occasions d’apprendre de nouvelles choses !

Comment avez-vous trouvé votre premier emploi ?

Cela s’est fait très naturellement : j’ai continué à travailler dans la société qui m’avait formé. Je suis donc technicien son chez On Off qui fait partie du groupe Blive. Il réunit les plus grands acteurs techniques du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant et propose des services de prestations, de location, d’intégration. On Off est spécialisée dans la sonorisation pour le spectacle vivant et l’évènementiel.

Pouvez-vous nous parler de votre métier. Concrètement que faites-vous?

Je suis technicien son. Mais technicien son, c’est vaste! Dans les faits, je suis spécialisé dans la HF (les micros !) et suis responsable de ma cellule. Je suis donc en charge de la préparation des régies pour des émissions TV, des tournées ou du one-shot sur des prestations de tout type. Cela va du concert au Zenith à la convention du personnel d’une entreprise. Nous travaillons avec des équipements variés, Shure, Sennheiser, Riedel… Nous avons la chance d’avoir du matériel de dernière génération comme Shure Axient Digital, Sennheiser D6000, D9000 qui est aujourd’hui devenu une norme.

Concrètement, je détermine le matériel à utiliser, en accord avec le chargé d’affaires qui loue le matériel souhaité en fonction des besoins et du budget du locataire.
Une fois les machines choisies, je les conditionne dans des racks, je prépare le câblage, je teste tous les micros et ears. Les micros sont individuels et spécifiques à chaque candidat. Les ears, sont les boitiers qui nous permettent de transmettre sans fil le « mîx » que les musiciens, les chanteurs entendront directement avec des écouteurs moulés à leur oreille. Une fois le matériel vérifié, je m’assure ensuite avec mes collègues que la console est bien reliée à tous les équipements. Donc voilà en gros je m’occupe de la préparation de ce type de rack pour des émissions, des concerts, etc…

double visuelVisuel de gauche: Régie HF d’une émission TV
Voici à quoi ressemble un rack HF pour The Voice: à gauche toute la partie réception des micros HF, et à droite toute la partie émission vers le ear de l’artiste.
Visuel de droite: Récepteur de micros HF
Série Digital 6000 de Sennheiser

visuel-tripleWEBVisuel de gauche:  Rack HF
Visuel de droite, en haut: Micros
Visuel de droite, en bas: tiroir avec les fameux packs ears pour les musiciens

Quand on arrive sur une prestation, on est en contact avec les techniciens qui vont exploiter le matériel. Nous sommes des relais pour que la préparation de la prestation se passe au mieux. Il faut que, quand nos techniciens arrivent, nous parlions technique et que nous ne soyons pas ennuyés par des montages de racks qui prendraient des heures, etc…

Pouvez-vous nous parler des projets sur lesquels vous avez travaillé?

Avec On Off, j’ai travaillé sur les NRJ Music Awards, The Voice, les Césars…Je travaille aussi en parallèle pour des tournées en régie HF comme la Pat Patrouille (la classe !).En perso, je travaille toujours avec ma MJC, sur de la régie face, du plateau. Cette année, en croisant les doigts pour que ce soit possible, on doit faire la régie générale sur le festival Les Mauvaises Graines !

Selon vous, que vous ont apporté ces 3 années d’études à l’EMC?

J’ai appris énormément évidemment. Et j’utilise ces connaissances tous les jours dans mon travail. Pour moi qui travaillais déjà en amateur, faire l’EMC, a été un vrai tournant. Cela m’a permis de prendre mon indépendance professionnelle et d’apprendre des choses qu’on ne voit pas dans une entreprise comme la mienne. Je pense par exemple à tout le côté Studio. Même si on ne fait pas de studio ensuite, cela nous permet de comprendre beaucoup sur le signal-flow par exemple ! Les intervenants étaient vraiment intéressants, c’était super ! Ces 3 ans à l’EMC permet d’avoir de vraies discussions avec des pros, d’être à l’aise et de débattre de solutions techniques. C’est à mon avis un target très important à avoir quand on commence une formation comme celle-là.

Des souvenirs particuliers de certains cours ?

En TSMA 2 nous avons eu un TP extrêmement intéressant, sur la « Clock ». C’est le point central d’une installation audionumérique. Nous avons eu toute une sensibilisation à ce niveau et des TP qui nous ont permis de mettre des mots et de comprendre concrètement ce que c’était…
Ce sont autant de modules, d’ateliers, de cours, qui nous permettent d’être plus en confiance dans un environnement technique. Si on les suit tous, on ne se sent pas perdus. On oublie un peu au fur et à mesure, mais le principal y est. Nous ne sommes pas largués dans le monde professionnel sans rien savoir, et ça c’est cool !
En ISMA, j’ai vraiment aimé le module Protools qui, à la fin des 3 ans, nous permet d’avoir un vrai niveau. Après, on peut parler technique avec des opérateurs Protools de cars TV sans être à la ramasse. Il n’y a plus de barrières de compréhension du système, du Setup et du signal flow. On a travaillé cela en cours et nous avons pu mettre en pratique au cours des TP hebdomadaires.
Je garde aussi, bien sûr, un super souvenir du projet ISMA. C’est clairement une superbe expérience humaine et technique. Durant cette 3e année de formation, on réalise et produit notre premier EP. C’est un vrai défi. On a le temps de tout faire correctement, mais c’est un défi! Il a fallu apprendre à parler avec les musiciens, qui sont parfois plus stressés que nous sur un enregistrement comme on a pu proposer. Les conditions techniques sont littéralement folles ! On ne peut pas dire « ça ne marche pas », tout est préparé, tout est vérifié.
C’est là que cette formation prend un côté artistique : on est concentrés sur la musique, sur ce qui peut être tenté, ce qu’il y a de bien, ou au contraire ce qui ne marche pas
Tout cela c’est un discours à avoir avec les artistes, une sorte de diplomatie perpétuelle à avoir en prenant sur soi pour ne pas tendre l’ambiance, etc…
Mais au final tout le monde est resté pro, et on s’est fait très plaisir sur cet enregistrement d’EP.

Avez-vous des conseils pour les futurs étudiants attirés par votre métier précisément et plus largement par le son?

De profiter parce que le temps à l’école passe très, très, très vite !  Et professionnellement pareil, faire le plus de choses possible, et rencontrer du monde, il n’y a que ça qui marche.