Les Cadreurs de l’EMC dans les Coulisses d'une Poursuite Épique sur Fond Vert
Dans l’effervescence du festival Ça Tourne à Malakoff, on ne savait plus où donner de la tête à l’EMC. Pendant que nos étudiants en 2ème année du BTS Audiovisuel s’attelaient à tourner leur 10 courts-métrages pour la 3ème édition du festival, une atmosphère de concentration extrême régnait sur un plateau un peu particulier : celui des étudiants en 2ème année d’Opérateur Prise de Vue-Cadreur. Au programme du jour ? Une séance de fond vert pas comme les autres, pour plonger au cœur d’une scène de course-poursuite en voiture… sans quitter le parking.
« Ça tourne à l’image, ça tourne au son ! Attention au reflet sur la carrosserie ! » Les ordres fusent, les regards sont braqués sur les écrans de contrôle. Devant un immense drap vert, une voiture est immobile mais pourtant au centre de tous les mouvements. Autour, une dizaine d’étudiants s’activent. L’exercice est technique : filmer l’habitacle, les mimiques d’un conducteur stressé, le faux mouvement du volant, pour que, plus tard en post-production, les rues virtuelles de Malakoff (ou de Paris, ou de n’importe quelle ville !) puissent s’animer derrière lui.
« C’est un exercice hyper formateur, mais surtout très concret », explique Hugo, 21 ans. « Là vec la voiture, la lumière du jour peut changer… Il faut adapter la prise de vue en temps réel. C’est exactement ce qui nous attend plus tard dans le monde professionnel. »
De la Théorie… au Feu de l’Action
Cet atelier grandeur nature est l’essence même de la formation OPV-Cadreur de l’EMC. Une formation en alternance qui, en deux ans, aspire à faire de ses étudiants des techniciens polyvalents, immédiatement opérationnels sur n’importe quel plateau, que ce soit pour une fiction, un reportage, un clip ou une émission en direct.
« On ne les forme pas seulement à appuyer sur un bouton d’enregistrement », précise Mathéo, intervenant à l’EMC. « On leur apprend à penser l’image. Comment la lumière sculpte un visage ou crée une tension ? Aujourd’hui, avec la voiture, ils travaillent aussi l’anticipation : chaque mouvement de caméra doit être justifié pour coller au scénario de la poursuite. »
Une Porte Ouverte sur le Monde Professionnel et la Réalisation
Pour ces techniciens en prise de vue, souvent armés de leur propre caméra avant même d’intégrer l’école, ces deux années sont un sas vers le monde professionnel. « À la sortie, ils ont un profil complet : cadre, lumière, machinerie. C’est une carte de visite en or dans le secteur », assure Benoît Sourty, responsable pédagogique d'EMC Cinéma. Beaucoup intègrent des boîtes de production, des sociétés de post-production ou deviennent assistants cadreurs sur des tournages.
Et pour ceux que l’aventure titille derrière la caméra ? La formation est aussi conçue comme un tremplin. « Une fois ces bases techniques solidement acquises, ils ont toutes les clés pour intégrer notre 3ème année Réalisation », poursuit-il. « Ils pourront se concentrer sur l’écriture et la direction d’acteurs en comprenant parfaitement les contraintes et les possibilités de leurs équipes techniques. C’est un atout immense. »
Sur le plateau, l’exercice touche à sa fin. Les visages se détendent entre deux scènes, les rires fusent en visionnant les premières images. La « poursuite » a été rude, mais riche en enseignements. Dans leurs yeux, on ne lit pas de la fatigue, mais l’étincelle de ceux qui viennent de vivre une vraie journée de tournage. Et pour ces futurs professionnels de l’image, il n’y a pas de meilleure manière d’apprendre.
