Sir Georges Martin

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10 | 03 | 2016
Sir Georges Martin

C’est une époque où les producteurs de Rock’n’roll portaient costume gris et cravate, une époque où ils pouvaient écrire pour un quatuor à corde ou orchestrer un symphonique.
Enfin, pas tous, mais Georges Martin, oui.

Ayant étudié le piano, le hautbois, la composition et l’arrangement, Georges Martin intègre Parlophone, un label de EMI Records. Il en prendra la tête en 1955. En 1962, à la recherche d’un groupe de rock, il contacte Brian Epstein, manager des Beatles. Un groupe qui a fait ses classes dans les clubs de Liverpool.
Georges est plus impressionné par l’enthousiasme et le charisme du groupe que par les chansons. A l’exception toutefois de Love me do qu’il n’acceptera d’enregistrer qu’à la condition de changer de batteur. Ce sera l’arrivée de Ringo Starr dans le groupe.

« Et puis la fleur s’est épanouie, et en moins d’un an, ils se sont mis à écrire des chansons terrifiantes » témoignera Georges Martin.

Et la Beatlemania déferla avec le 45 tours suivant : Please please me.

Mais c’est en 1965 avec Rubber soul que le travail de Georges Martin prend toute sa dimension. L’arrivée des cordes, des vents, des claviers qui se superposent aux guitares électriques, et même parfois les supplantent apportent une dimension savantes aux extraordinaires mélodies de Paul et John.

Georges Martin quitte Parlophone en 1965, mais restera le producteur attitré des Beatles jusqu’à leur séparation en 1970.
C’est en 1969 qu’il ouvre AIR Studio, le mythique studio d’Oxford Street à Londres. Puis, en 1989, un 2ème complexe aux Antilles qui deviendra immédiatement le studio de tout le rock international, et enfin un 3ème à Hampstead en 1991.

Car Georges n’est pas qu’un producteur de musique. C’est aussi l’immense ingénieur du son qui pouvait enregistrer un groupe de rock avec orchestre symphonique sur 4 pistes. Et que cela sonne.
Enfin, il ne faut pas oublier Georges Martin compositeur dont l’un des thèmes les plus célèbre sera celui du James bond Vivre et laisser mourir interprété par Paul McCartney.

Reste-t-il un message de Georges à des étudiants ingénieurs du son qui se frottent à la réalisation ? Certainement.

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Si les enregistrements des Beatles ont traversé plus d’un demi-siècle avec la même fraicheur, ce n’est surement pas grâce aux 6 pistes de grosse caisse, aux compresseurs multibandes, au dernier plug-in de la mort qui tue (mais utilisé en preset), ou au mastering qui va tout changer.
Il s’agit tout simplement de chansons géniales, d’un producteur qui savait entendre « l’esprit » de la chanson, imaginer la couleur sonore, et donc trouver les instruments susceptibles de la révéler. Et cerise sur le gâteau, écrire les partitions.
Il s’agit tout simplement d’un ingénieur du son génial qui, sachant parfaitement ou il allait, pouvait mixer directement toute la rythmique sur 2 pistes, et qu’au final, la balance reste vraie. Inventer tous les effets du monde avec 2 bouts de ficelle.

C’est une époque où les producteurs pouvaient être anoblis par la Reine pour « services rendus à la musique et la culture populaire »