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Sortie le 20 juin 2025, KPop Demon Hunters a rapidement dépassé tous les pronostics. Avec 236 millions de visionnages en quelques semaines, ce film devient le plus vu de l’histoire de Netflix, surpassant Red Notice ou encore Bird Box.
Le phénomène ne s’est pas limité au streaming : sa version spéciale « sing-along » a même atteint la première place du box-office nord-américain, un exploit inédit pour une production Netflix. C’est un moment charnière pour l’animation et pour la mondialisation culturelle !
KPop Demon Hunters s’inscrit dans une lignée de films qui ont su marier esthétique pop et techniques de pointe. On pense aux ruptures visuelles créées par Spider-Man: Into the Spider-Verse (2018) ou Arcane (2021), qui avaient déjà montré qu’un style hybride pouvait séduire un large public.
Ici, les couleurs saturées, les effets de lumière et les chorégraphies inspirées des clips K-pop créent une grammaire visuelle unique. La 3D n’est pas seulement un outil technique : elle devient un langage culturel en soi, capable de traduire l’énergie scénique d’un concert en images animées.
Pour les étudiants en animation 3D, ce film illustre comment la technique sert une esthétique et une identité, au-delà de la seule performance visuelle.
La musique n’accompagne pas l’image, elle la porte. Comme l’avait fait Frozen avec “Let It Go” ou Encanto avec “We Don’t Talk About Bruno”, KPop Demon Hunters a su transformer sa bande originale en phénomène autonome.
Des titres comme Golden ou Your Idol ont intégré les playlists mondiales et trusté le Billboard Hot 100, prouvant que l’OST peut devenir un produit culturel à part entière.
Ce mécanisme n’est pas nouveau : Disney a toujours compris l’importance des chansons dans la mémoire collective. Mais ici, le succès prend une autre ampleur grâce aux réseaux sociaux — TikTok, Instagram Reels et challenges viraux — qui prolongent l’expérience bien après le visionnage
La grande force du film réside dans son ancrage culturel. Là où de nombreux blockbusters misent sur une neutralité narrative pour séduire un public mondial, KPop Demon Hunters assume pleinement sa coréanité.
Le film convoque la mythologie coréenne (comme le jeoseung saja, équivalent local du faucheur) et l’univers de la K-pop, tout en tissant une histoire accessible et universelle : la lutte entre lumière et ténèbres, l’importance du collectif, la quête d’identité.
On retrouve ici une dynamique similaire à celle de Black Panther (2018), qui avait su transformer un récit enraciné dans l’afrofuturisme en succès planétaire. C’est le signe que le public mondial recherche aujourd’hui des récits authentiques, non pas dilués pour plaire à tous, mais porteurs d’une identité forte.
Contrairement à des productions massivement marketées dès le départ, KPop Demon Hunters a connu une croissance progressive : 9 millions de vues en trois jours, puis un effet boule de neige grâce aux communautés de fans.
Ce modèle n’est pas sans rappeler celui de Squid Game, où le bouche-à-oreille numérique a joué un rôle central. Les fandoms K-pop, déjà organisés, ont amplifié le phénomène en ligne, transformant le film en événement collectif.
KPop Demon Hunters concentre plusieurs dynamiques contemporaines :
Il est impossible de ne pas voir dans ce phénomène une source d’inspiration pédagogique. Nos étudiants en 3D, en son et en cinéma travaillent précisément sur ces croisements : comment un univers visuel, sonore et narratif peut, une fois combiné, rencontrer son public.
KPop Demon Hunters rappelle que derrière un succès mondial se cache une alchimie interdisciplinaire, où chaque métier créatif compte. C’est ce dialogue entre technique, art et culture que nous cultivons au quotidien à l’EMC.
En d’autres termes, le succès du film n’est pas qu’un chiffre record : c’est un signal fort sur l’avenir de la création audiovisuelle. Et il appartient aux nouvelles générations de créateurs de le prolonger.